Mémorial de la Shoah

Cercil-Musée Mémorial des enfants du Vel d'Hiv Cercil Musée-Mémorial des enfants du Vel d'Hiv

Rencontre littéraire avec Jerry Stahl

Mardi 13 juin à 18h
Autour de son nouveau roman Nein, Nein, Nein ! La dépression, les tourments de l’âme et la Shoah en autocar

En septembre 2016, l’inénarrable Jerry Stahl touche le fond. La dépression qui le ronge depuis toujours est au plus haut, sa carrière et sa vie personnelle au plus bas. Lorsqu’il découvre au détour d’une improbable alerte Google «Holocauste » que des tour-opérateurs organisent des voyages en car à travers l’Allemagne et la Pologne sur les lieux de la tragédie, il décide de s’inscrire. S’il ne peut soigner sa dépression, il ira la nourrir en compagnie de ces étranges « touristes des camps de la mort ».
Roadtrip collectif dément, entre introspection récalcitrante et expérience post-gonzo, Nein, Nein, Nein ! se présente comme une enquête corrosive et hilarante sur le rapport disneylandisé aux lieux de mémoire, où Jerry déploie toutes les nuances de son humour tordu absolument unique.

Jerry Stahl, né en septembre 1953, est scénariste pour la télévision et le cinéma. Il a signé Mémoires des ténèbres (13E Note Editions, 2010), consacrés à son addiction à la drogue et qui ont été adaptés au cinéma en 1998 avec Ben Stiller. Il s’est fait connaître en France avec À poil en civil (Rivages, 2005) qui a rencontré un franc succès. Il est également l’auteur de Moi, Fatty (Rivages, 2007), Anesthésie générale (Rivages, 2011) et Thérapie de choc pour bébé mutant (Rivages, 2014).


REVUE DE PRESSE

D’une écriture brute, pleine d’humour cru et d’autodérision, il questionne les ressorts de ce « dark tourism » controversé, dans un récit à mi-chemin entre le reportage gonzo – une partie était d’ailleurs parue dans le média Vice – et la confession. Des touristes visitant Auschwitz en mangeant une pizza à sa propre émotion coupée par l’envie d’uriner et un bon plan Tripadvisor indiquant des WC gratuits « derrière la chambre à gaz », sa lucidité tente la dissection d’une expérience impossible. Le musée de l’enfer n’est pas l’enfer, et « il n’y a aucun moyen de comprendre l’horreur en profondeur ». Sur le lieu de l’inhumanité se rappelle d’abord l’humanité dans sa banalité. Et donc ses médiocrités, comme la sienne. Constatant que, même face à l’horreur, « l’obsession de soi » ne disparaît pas, Jerry Stahl voit bien que cette « émotion grandiose » qu’il venait chercher s’enfuit toujours. Et si, tout compte fait, il valait mieux « laisser les fantômes en paix » ?
Télérama


En partenariat avec la librairie Les Temps Modernes
Entrée libre, réservation conseillée : 02 38 42 03 91 ou cercil@memorialdelashoah.org