Mémorial de la Shoah

Cercil-Musée Mémorial des enfants du Vel d'Hiv Cercil Musée-Mémorial des enfants du Vel d'Hiv

Le Cercil, Musée-Mémorial
 
 

Le CERCIL, Musée-Mémorial des enfants du Vel d’Hiv est un centre d’histoire et de mémoire à Orléans, ouvert à tous les publics. Son exposition retrace l’histoire des camps d’internement dans le Loiret pendant la Seconde Guerre mondiale : Beaune-la-Rolande, Pithiviers et Jargeau.
Un Mémorial est dédié aux milliers d’enfants qui y furent détenus.


Le Cercil, Centre d’Etude et de Recherche sur les Camps d’Internement dans le Loiret, a été fondé en 1991 à Orléans par Hélène Mouchard-Zay, entourée d’Eliane Klein, de Serge Klarsfeld et d’Henri Bulawko, avec le soutien des municipalités de Beaune-la-Rolande, d’Orléans, de Pithiviers, puis de Jargeau. Dès sa création, le Cercil s’est donné pour objectifs d’approfondir et de faire connaître l’histoire des camps du Loiret : rassembler la documentation, étudier les archives, collecter les témoignages et partager la connaissance.

En 1992, grâce à une documentation apportée par Serge Klarsfeld, Henri Bulawko et des premiers fonds privés, le Cercil présente une exposition à la mairie d’Orléans « Histoire et mémoire. Les camps d’internement dans le Loiret », inaugurée par Simone Veil. Le lendemain, la République du Centre titrait « Le Loiret retrouve la mémoire des camps ». Le large écho que rencontre l’exposition suscite, au milieu des années 90, des témoignages qui viennent nourrir les recherches. D’emblée, la démarche historique se noue à la volonté de perpétuer la mémoire. Devenue itinérante, présentée en 1993 à la Grande Arche de la Défense, cette exposition contribue à sortir de l’oubli une histoire jusqu’alors peu connue sur le sort des milliers de juifs internés entre 1941 et 1943 dans les camps de Pithiviers et Beaune-la-Rolande, et parmi eux les 4 000 enfants arrêtés lors de la Rafle du Vel d’Hiv, puis déportés à Auschwitz-Birkenau. C’est l’une de ces enfants, Aline Korenbajzer, devenue l’emblème du Cercil, qui figure déjà sur l’affiche de cette première exposition.
« Le parcours dramatique de la petite Aline résume toute l’histoire des camps », souligne Hélène Mouchard-Zay. Son père, Abraham, est arrêté lors de la première grande rafle de juifs en France, le 14 mai 1941, puis interné à Pithiviers. Née le 31 août 1939, Aline est arrêtée avec sa mère le 16 juillet 1942. Internée au Vel’ d’Hiv puis à Beaune-la-Rolande, elle est déportée avec sa mère le 28 août à Auschwitz-Birkenau où elle est assassinée, le jour anniversaire de ses trois ans. Les photographies d’Aline et de ses parents sont confiées au Cercil par son demi-frère, Marc. 

En 1995, le Cercil commence à éditer des ouvrages qui articulent le témoignage à la dimension scientifique dans une visée pédagogique. En 1996, un colloque pluridisciplinaire, organisé par Claude Mouchard et Annette Wieviorka à l’Université d’Orléans: « La Shoah. Témoignages, savoirs, oeuvres » et qui propose, comme cela se faisait encore assez peu, une approche pluridisciplinaire, rassemblant historiens, jeunes chercheurs et témoins. Les recherches menées par les historiens du Cercil, d’abord Benoît Verny puis Catherine Thion sur les camps de Pithiviers et de Beaune-la-Rolande, et Pascal Vion sur le camp de Jargeau, contribuent à l’apport de nouvelles connaissances sur les internés et sur la gestion des camps. Le Cercil dispose alors d’un local, mis à disposition par la mairie d’Orléans, au 2 cloître Saint-Pierre le Puellier et mène ses activités d’édition, de médiation culturelle et pédagogique hors les murs, sous la direction d’Hélène Mouchard-Zay, puis de Nathalie Grenon à partir de 2005. À mesure que les réalisations et productions du Cercil se multiplient, s’impose la nécessité d’un lieu dédié qui accueille du public.

Le 27 janvier 2011, le Cercil inaugure un Musée-Mémorial des enfants du Vel d’Hiv, qui prend place dans une ancienne école maternelle au coeur d’Orléans. Inauguré par Serge Grouard, en présence de Simone Veil et de Jacques Chirac, le Musée-Mémorial dévoile une exposition permanente, un centre de ressources, une salle d’activités pédagogiques et culturelles ainsi qu’un Mémorial, en hommage aux 4 400 enfants déportés. Dans la cour du Cercil est implanté un fragment d’une baraque du camp de Beaune-la-Rolande, que la Cercil a souhaité faire classer monument historique.

Visites, ateliers, parcours de mémoire, conférences, rencontres animent la vie du site ouvert à tous les publics, au 45 rue du Bourdon Blanc. Le Cercil poursuit sa programmation, au-delà de ses murs, à travers les partenariats et au sein des infrastructures de la région pour aller à la rencontre des publics.

Le Cercil est membre du Réseau des lieux de mémoire de la Shoah qui rassemble treize institutions adossées à un site historique et liées à l’histoire et à la mémoire de la persécution, de la déportation, de l’extermination, du sauvetage ou de la résistance des Juifs durant la Seconde Guerre mondiale. Définition du Réseau des lieux de mémoire de la Shoah en France (ambassadeurs-memoire-shoah.org)
Depuis 2016, dans le cadre de l’accord de coopération décentralisée, signé par la Région Centre-Val-de Loire et le Land de Saxe-Anhalt, le Cercil participe à un projet franco-allemand portant sur la pédagogie de la mémoire. Présentation – Mémoires Croisées (memoirescroisees.eu)

Depuis 2018, le Cercil Musée-Mémorial des enfants du Vel d’Hiv a fusionné avec le Mémorial de la Shoah à Paris.

En 2021, sera inaugurée l’ancienne gare de déportation de Pithiviers aménagée en lieu de mémoire.