Mémorial de la Shoah

Cercil-Musée Mémorial des enfants du Vel d'Hiv Cercil Musée-Mémorial des enfants du Vel d'Hiv Mémorial de la Shoah

SHOAH ET BANDE DESSINEE

Du 21 mars au 26 novembre 2023

CALENDRIER
Mardi 21 mars à 18h : inauguration avec visite de Didier Pasamonik, commissaire d’exposition
Samedi 13 mai à 18h15 et 19h30 : visites guidées pendant la Nuit des Musées

La mémoire contemporaine réserve une place particulière à la Shoah, un événement sans précédent dans l’Histoire. Le propre de tout événement est d’être historicisé, médiatisé, bref de devenir sujet de fiction. La Shoah ne pouvait y échapper. Non sans prudence, erreurs et tâtonnements mais aussi avec génie, la BD s’est donc emparée de la Shoah.

C’est ce parcours historique et artistique qui vous est proposé dans ce qu’il est convenu d’appeler le 9e art en interrogeant les sources visuelles de ces représentations, leur pertinence, leur portée et leurs limites. Comment la Shoah a été mobilisée par la fiction, que ce soit dans les comics ou dans la bande dessinée francobelge avec La Bête est morte ! de Calvo, où le thème est présent dès 1944. Plus de 75 ans plus tard, des lignes de force, quasiment une grammaire, se dégagent de ces narrations et de ces représentations dont cette exposition va tenter, pour la première fois, de dresser l’inventaire.

Commissaires scientifiques :
Didier Pasamonik est éditeur, journaliste, commissaire d’expositions, spécialiste reconnu de la bande dessinée.
Joël Kotek est professeur à l’Université libre de Bruxelles et enseignant à Sciences Po Paris.

« Histoire de vie » : Annette Muller

C’est avec une profonde tristesse que nous avons tous appris la disparition d’Annette Bessmann, née Muller.

Annette Muller était l’une des très rares enfants du Vel d’Hiv qui ont survécu. Le 16 juillet 1942, Annette a 9 ans lorsqu’elle est arrêtée à Paris, rue de l’Avenir, avec sa mère et ses trois frères. Après avoir vécu l’enfer du Vel d’hiv, elle est internée avec sa mère et son jeune frère Michel à Beaune-la-Rolande. Elle connaît le sort terrible des milliers d’enfants juifs internés dans les camps du Loiret, cruellement séparés de leur mère, puis envoyés à Auschwitz – d’où aucun n’est revenu. Sa mère, Rachel, est déportée le 7 août 1942 de Beaune-la-Rolande vers Auschwitz. Annette échappe à la déportation grâce à son père qui réussit à les faire sortir, avec son frère, de Drancy. Annette et Michel sont transférés à l’asile Lamarck. Les quatre enfants se retrouvent et restent cachés à l’orphelinat catholique de Neuilly-sur-Seine puis à l’orphelinat du Mans. Ils retrouvent leur père après la Libération. Rachel n’est pas rentrée de déportation.

En 2009, le Cercil rééditait le récit d’Annette « La petite fille du Vel d’hiv », paru en 1991. « Je voulais juste qu’on parle des enfants… » disait-elle. Au cours de ce travail de réédition, qui voulait restituer l’intégralité de son récit, accompagné des archives qu’elle avait confiées au Cercil, un lien d’amitié s’était noué. Nous n’oublierons pas son histoire qu’elle livrait avec toute la « fraîcheur » de sa mémoire, retrouvant avec précision les émotions d’une enfant « comme si ces moments n’avaient jamais glissé dans le passé » a écrit Hélène Mouchard-Zay.

Le Cercil salue la mémoire d’Annette Muller et présente à sa famille ses plus sincères condoléances.