Mémorial de la Shoah

Cercil-Musée Mémorial des enfants du Vel d'Hiv Cercil Musée-Mémorial des enfants du Vel d'Hiv

La nuit des musées

Samedi 17 mai, le CERCIL est accessible en entrée libre, de 17h à 22h.

De 18h à 21h, des visites guidées par des «ambassadeurs de la mémoire».
Les élèves du Lycée Charles Péguy, deviennent des médiateurs d’une nuit pour présenter l’exposition permanente du Cercil.

À 17h, projection du documentaire de Jean Barat, On n’oubliera pas. Beaune-la- Rolande 1942
Ce documentaire a été co-écrit avec l’historien Laurent Joly.
Projection en présence du réalisateur.
Durée : 52 minutes

Rien ne prédisposait une localité rurale comme Beaune-la-Rolande à incarner le paroxysme de la «Solution finale» en France. Si la réparation mémorielle de la Shoah est consentie au niveau national, qu’en est-il au niveau local pour une population qui craint, aujourd’hui encore, la stigmatisation de sa commune pour avoir accueilli un camp d’internement puis de transit pour des familles juives déportées vers la mort dans des conditions ignobles? Ce film donne la parole à des femmes, des hommes, habitants, élus, enseignants, militants de la mémoire, victimes, engagés pour qu’un territoire retrouve la mémoire et renoue avec son histoire.

À 18h30 et 19h30, une visite guidée de l’exposition temporaire « De la découverte des camps au retour des déportés »
Durée : 1h

Laurent Joly, Le Savoir des victimes – Comment on a écrit l’histoire de Vichy et du génocide des juifs de 1945 à nos jours

Rencontre avec Laurent Joly à l’occasion de la sortie de son nouveau livre.

Cet essai est une plongée dans l’histoire de France des années 1940 jusqu’à nos jours, à travers les livres, les polémiques de presse, les controverses intellectuelles, les films, les émissions de télévision, et aussi les politiques commémoratives et les affaires judiciaires.

Laurent Joly raconte le récit mensonger, largement diffusé jusqu’à la fin des années 1960, fondée sur la stratégie judiciaire de Pétain et Laval, qui tentèrent de faire passer leur action criminelle pour une politique de «moindre mal» destinée à sauver les juifs français. Il révèle aussi un travail historique fondé sur les archives, élaboré par les chercheurs d’une institution unique au monde, le Centre de documentation juive contemporaine (CDJC), dès 1945 ; et une approche «pacifiante» – portée par journalistes ou universitaires soucieux de «réconciliation nationale», au prix de la vérité scientifique…

La vérité sur un crime d’État ne peut résider dans un «juste milieu» entre le point de vue des «bourreaux» et celui des « victimes ». Ce n’est que lorsque les intermédiaires culturels, ainsi que les autorités politiques et judiciaires, prennent sérieusement en compte la souffrance des «victimes» et portent un regard véritablement critique sur les justifications des «bourreaux», s’approchant ainsi de la posture scientifique des chercheurs spécialisés, que l’apaisement civique et la réconciliation nationale sont possibles.

Laurent Joly, historien et directeur de recherche au CNRS, a publié une dizaine d’ouvrages sur Vichy, l’extrême droite et l’antisémitisme en France dont Vichy dans « la solution finale » (2006), L‘antisémitisme de bureau, une biographie de Xavier Vallat (2011), L’État contre les juifs. Vichy, les nazis et la persécution antisémite (2018), La Rafle du Vel d’Hiv (2022) et La France et la Shoah – l’occupant, les victimes, l’opinion » (1940-1944) en 2023.